Chroniques de Neth

par Invité Lun 9 Nov - 4:02

Premières heures...

Noir... Le néant ?... Le vide ?... La Mort ?...

Puis une douleur intense brûlant ma chair telle la combustion d'un parchemin que l'on ne veut plus voir, déchirant chaque muscle de mon corps sous un bruit de parchemin que l'on fend, brisant mes os comme on froise un parchemin qui nous déçois. L'insupportable ici prend tout son sens, paralysé par les hormones de mon cortex cérébral : c'est la démangeaison. Je voudrais bouger, me mettre en position foetale, trembler, pleurer, entrer dans cet état de totale relâchement qu'est l'âbime de l'inconscience. je voudrais y échapper, je veux y échapper. J'ai mal à en crever, chaque pores de ma peau hurle à la mort. La mort, je voudrais être mort mais ce n'est pas la mort...
Enfin, une sensation dans cette interminable seconde d'attente. J'ai froid... Dans tout ce mal qui me parcours, je sens la glace sous mon dos. Soudain, mes poumons s'emplissent d'air, un vent glacial transperce à vif mes bronches avec un besoin vital, nécessaire dans le tourment que ça entraine. J'étouffe un cri sourd. Ma respiration est irrégulière sous les spasmes de mon corps, mes membres et ma têtes cognent sur la surface stoïque à mon enfer. Ce fut une torture sans nom... Pas de repit, pas d'interruption, pas de vide...
Mes yeux finissent par s'ouvrir sur un bleu troué d'étoiles, le ciel. Mon corps se calme, la torpeur s'estompe... je bouge les doigts, les pieds. Lentement, je reprends dans un effort incommensurable le contrôle de mon être. Je plie une jambe, je vais pour me tourner... Et je vois cette chose... L'effroi s'empare de moi, pas plus d'une demi-seconde et se dissipe aussitôt. Une impression étrange mais familière. Comme si ce GuN attaché par une chaîne obscure se prolongeant jusqu'à mon poignet gauche et se gravant tel un tatouage s'arrêtant au niveau de mon coude, était une extention naturel de mon bras. L'incompréhension m'envahit, je l'oublis et regarde autour de moi. Tout n'est que montagnes laiteuses ou c'est seulement ce que je distingue sous la lueur de la nuit. Au moins ce n'est pas le néant ignoble d'où je sors...

Je marche, je ne sais depuis combien de temps je marche... Mais je n'avance pas, le paysage semble immobile sous le poid de mes pas. J'avance contre les rafales polaires, elles claquent mon visage avec la force d'une femme trahie. Mais je n'ai plus froid, je n'ai plus mal non plus. je mets seulement une jambe devant l'autre... Un tiraillement du coté gauche : l'arme traine sur le sol lisse. Ce n'est que maintenant que je le remarque. Le bouillard qui m'aveuglait depuis mon départ commence à se dissiper, je scrute l'horizon qui se présente à moi, et m'impose comme but un point sur celle-ci. Déterminé, je pris l'arme dans ma main, elle me parut sans masse, presque fragile à ce moment-là.
C'est en arrivant au sommet d'un des moultes pics que je le vis, un village isolé. Une joie inespéré s'empara de mon corps, je senti mes doigts vibrer à l'echo infime de l'objet emprisonné de ceux-ci. Descendant la pente avec prudence, j'aperçu d'inestimables silhouettes. Dans un mélange de faim, de soif, d'exitation et de désespoir, je me mis à courir comme un fou dans leur direction. La faim ? La soif ? Elles ne m'atteignirent qu'à cet instant, mais je ne m'en rendrai compte que plus tard. Les villageois m'interpellèrent, j'entendis sans comprendre. Ils me firent des signes, je n'y préta point attention. Seul comptait que je sois au sein de ce hameaux.

Dans ma course, la volonté de crier, aucun son sortant... Un bourdonnement dans mon crâne, un voile sur mes yeux, du plomb dans mes membres... La sensation de chute, le bruit sourd de ma tête contre la glace, pas de douleur... Enfin, l'inconscience m'enveloppe enfin...

à suivre...